Thomas Chopin - Danse / Théâtre
CDL_TC (15 sur 47).jpg

Le Charme de l'émeute (2020)

Le Charme de l’émeute

Pièce chorégraphique pour 5 danseurs

La production de cette pièce, Le Charme de l’émeute, a démarré avant l’explosion de la contestation en France à partir du mouvement contre la loi travail en 2016. Les Printemps Arabes, les Indignés en Espagne, les anarchistes grecs étaient les principales sources d’inspiration notamment dans le lien entre la lutte et le territoire. Ce rapport à l’espace dans la contestation n’a fait que s’amplifier depuis avec l’occupation des ronds points, de la rue, quasi quotidienne. Une manière de récupérer la chose publique accaparée par l’état. Et quand la parole ne circule plus, les corps et les affects entrent en jeu.

Direction/Chorégraphie : Thomas Chopin Dramaturge associé : Vincent Poymiro Interprétation : Benoit Armange, Elsa Dumontel, Steven Hervouet, Johanna Levy, Simon Tanguy Lumières : Vincent Toppino Régie lumière : Antoine Duris Son : Thomas Chopin, Gaspard Guilbert Costumes : Delphine Poireau, Alice Touvet, Sonia Bosc Collaboration artistique : Leila Gaudin

Co-productions / Aides : Cndc – Angers / ADDP Micadanses-Faits d’hiver - Paris / TU - Nantes / Festival trajectoires - Nantes / DRAC - Ile de France / Adami / Spedidam / Beaumarchais - Sacd / In situ, résidence d’artistes dans les collèges/ Département (93)/ CDCN Hauts de France/ Théâtre Berthelot

Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture et à la production de l’association Beaumarchais-SACD et de l’aide à la création de l’Adami.

Tournée

2023:

3 Février: Le Pavillon - Romainville

8 Février: Théâtre Victor Hugo - Bagneux

9 Février: Le Rive Gauche - St Etienne du Rouvray

2021-2022:

15-16 Octobre: Théâtre Berthelot - Montreuil (93)

19 Octobre: Cndc/Le Quai - Angers

21 Octobre: Le Sablier -Ifs

20 Janvier: Le Pavillon - Romainville (93) (Annulé)

2020-2021:

18 Mars: Le Quai /Cndc Angers (Annulé)

7 Avril: Le Rive Gauche St Etienne du Rouvray (Annulé)

2019-2020

5 Mai 2020: Le Sablier – Ifs / (annulé)

25 Mars 2020: Les Halles de Schaerbeeck (Annulé)

17-18 Janvier 2020 Festival Faits d’hiver / TCI

14-15 Janvier 2020 Festival Trajectoires / TU – Nantes 

Je suis né au milieu des années 70 quelques temps après Mai 68. Mes parents tenaient une librairie indépendante où se vendaient les ouvrages de contre-culture de l’époque : littérature, bande dessinée, presse... Je me suis nourri durant toutes ces années de jeunesse de ces écrits et de cette excitation libertaire présente dans mon entourage. L’idée de révolution était dans l’air du temps, elle s’appliquait « ici et maintenant ».

J’ai toujours été fasciné par les mouvements des peuples qui s’opposaient à l’ordre établi. Régulièrement je me rends dans les manifestations en « observateur participant ». Je me pose toujours la question de leur intérêt dans l’histoire et la politique. Est-ce que la politique se fait dans la rue ? Régulièrement les hommes politiques nous disent que ce n’est pas la rue qui gouverne. Malgré tout, à différents moments de l’histoire, des mouvements d’opposition nés dans la rue ont permis de faire tomber le pouvoir : lors du Printemps arabe en Tunisie et en Egypte ou encore en Ukraine en 2014. Souvent on rétorque que ces mouvements suscitent beaucoup d’espoirs mais se soldent par un retour à un nouvel ordre qui est souvent pire qu’avant. Soit. Bien que les défaites soient beaucoup plus importantes que les victoires, le peuple redescend constamment dans la rue, et ce, dans le monde entier.

 A partir de là se pose la question de ce que nous racontent ces manifestations. Ce que j’ai pu constater et ressentir c’est que le peuple a besoin de se retrouver pour évaluer régulièrement sa puissance. Nous descendons dans la rue pour nous voir et se rassurer de notre existence. Nous sommes présents dans l’espace donc nous existons en tant qu’entité. Descendre dans la rue est déjà entrer en action. Par l’action nous nous sentons vivants et remplis d’espoir. Sentir que des mouvements de foule peuvent déborder révèle la force sous-jacente de nos masses.

Ma pièce précédente, Ordalie, interrogeait la capacité de l’individu à se régénérer par la prise de risque. Cette nouvelle création élargit la réflexion au groupe. Comment une population se transforme par la révolte face à l’ordre établi en utilisant son corps comme moyen d’action ?

Thomas Chopin – janvier 2018